C’est une personne toute particulière qui nous a rendu visite ce 4 juin : Christophe Potron, fondateur de Yumens en 1999, avant son rachat par Olivier Méril il y a 10 ans.
J’ai donc saisi cette occasion pour discuter avec eux, car ce n’est pas tous les jours que l’on peut réunir ceux qui ont fait et font encore l’histoire d’une entreprise !
Et pour une histoire, c’en est une. Christophe, ému d’avoir une salle de réunion à son nom au sein des locaux de notre agence digitale de Rennes, explique que ses débuts ont été très différents : “je suis parti de zéro, tout seul. Le premier collaborateur a été embauché après presque un an. C’est incroyable de penser que j’ai commencé seul dans 24m² et que vingt ans plus tard, l’entreprise est devenue un vrai groupe, avec plus de 200 salariés et des bureaux de plus de 2000m². Faire ça, j’en aurais rêvé, et c’est Olivier qui l’a fait”.
C’est pourtant une belle complémentarité qui s’est nouée entre ces deux entrepreneurs : “Christophe dit qu’il n’aurait jamais été capable de faire ce que j’ai fait. Mais moi non plus, je n’aurais pas été capable de faire ce qu’il a fait ! précise Olivier. Il a monté cette agence de zéro, avec certains moments très difficiles. Personnellement, je sais que je n’aurais jamais pu faire ça, je trouve qu’il faut avoir un esprit entrepreneurial fort. En fait, entre nous, c’est une continuité !”
Christophe sourit et ajoute : “c’est ça, je considère que j’ai écrit le premier chapitre et qu’Olivier a écrit les suivants. Pour moi, chapitre est un mot important : il y a eu la reprise de Yumens, qui en a été un, et Olivier a continué à écrire l’histoire en fondant plusieurs sociétés, puis MV Group. Je trouve que c’est un très beau relai qui s’est créé”.
Entre eux, les rapports ont toujours été cordiaux : “c’est très rare d’avoir de bonnes relations entre le cédant et l’acquéreur après le rachat d’une entreprise, soit parce que les vendeurs ne sont pas contents de voir la progression, soit parce que les acheteurs pensent qu’ils ont racheté trop cher. Nous avons tout fait pour éviter ça avec Christophe ! Pendant plusieurs années après le rachat, je lui téléphonais pour lui donner des nouvelles de l’agence et lui parler du bilan”, m’explique Olivier.
Lorsque je lui demande comment il voit Yumens aujourd’hui, Christophe souligne l’importance de la synergie entre expertises : “Olivier a su développer de nouvelles offres pour répondre aux besoins du marché. C’est essentiel, car les clients sont demandeurs de ces nouvelles activités qui n’existaient pas auparavant”.
Initialement tournée vers des expertises de veille, référencement naturel et webmarketing, l’agence s’est en effet développée, ce que Christophe voit d’un très bon œil : “c’est un métier de service, il faut être proche de ses clients pour leur proposer un accompagnement à 360º. Ouvrir des agences régionales est aussi une excellente idée, le territoire est grand et ça permet d’avoir des relais d’interlocuteurs et de compétences”.
“J’ai travaillé 18 ans en tant que prestataire de service, explique Christophe, ce qui m’a donné l’occasion de rencontrer beaucoup d’entreprises. J’aimais aller visiter leurs locaux et voir leur identité. Les locaux révèlent beaucoup de l’entreprise et là, quand je suis rentré dans les bureaux de Yumens, je me suis dit “waouh c’est top, je travaillerais bien ici !”. Entrer dans les locaux, c’est déjà vivre l’aventure Yumens. Et assez bizarrement, depuis l’extérieur, on s’imagine que les filiales qui composent le groupe auront leur communication propre. Mais on ne ressent plus du tout cela lorsqu’on entre, on ressent simplement une identité de groupe très forte”.
Christophe poursuit : “je me souviens que lorsque j’avais mes premiers bureaux, j’ai donné une identité à l’agence. C’était plus simple car je n’avais que 24m², mais je voulais cette identité. Les premiers clients ou prospects qui passaient la porte des bureaux étaient surpris et pensaient que l’entreprise existait depuis longtemps car elle possédait cette identité. C’était déjà dans l’ADN de Yumens, et Olivier est allé encore plus loin que moi. Il l’a construite, il est passé de l’identité de société à celle de groupe, c’est vraiment un point fort.”
“C’est vrai, précise Olivier, d’ailleurs beaucoup de personnes nous disent qu’elles ne se rendent pas compte de ce qu’est Yumens tant qu’elles ne sont pas rentrées dans les locaux”.
“Il n’y a pas que ça, ajoute Christophe. Beaucoup d’entreprises devraient s’inspirer de vous. Tu as su créer ce sentiment d’appartenance alors qu’il n’y avait que 12 salariés et tu l’as gardé lorsque vous êtes montés à 30, 50, 100, et plus. Tu as eu une vision en amont, mais surtout tu sais écouter tes collaborateurs et agir en conséquence”.
Olivier a ensuite demandé à Christophe la vision qu’il aurait de Yumens pour le futur. “Je sais que tu es résolument tourné vers l’innovation, répond Christophe, et c’est ce que je ferais aussi. On est sans cesse face à des nouveautés, avec les assistants vocaux par exemple, ou les interfaces homme machine. On va parler de plus en plus avec les ordinateurs, et ça soulève des questions : comment bien être référencé sur un assistant vocal, par exemple ? Ce sont des sujets qu’il faut travailler dès à présent pour pouvoir répondre aux besoins des clients. L’esprit international pourrait être un axe de développement également, mais peut-être que je suis influencé parce que je vis à l’étranger!”
“C’est vrai, je partage ta vision, assure Olivier. Nous sommes déjà beaucoup sur les sujets innovants, grâce à notre pôle innovation qui compte aujourd’hui sept personnes en plus de tous les experts mobilisés sur ces sujets. Oui, nous sommes déjà beaucoup sur le référencement vocal, nous travaillons aussi beaucoup sur l’intelligence artificielle et nous appuyons sur une équipe de développeurs en interne pour optimiser encore les performances de nos clients et nos fonctionnements. Pour notre développement, nous voulons d’abord finir nos implantations en région sur toute la France. Notre vision est que l’humain est au cœur du digital et pour ça, il faut de la proximité pour co-construire des plans d’actions performants avec nos clients.”
“En tout cas, termine Christophe, je souhaite plein de réussite et plein de beaux projets à cette entreprise, et je reviendrai avec grand plaisir !”
“Tu es chez toi, ajoute Olivier, tu as déjà une belle salle à ton nom !”