Depuis plusieurs mois, les articles opposent quasi systématiquement GEO et SEO. On peut lire “Le SEO est mort, place au GEO”. Chez Yumens, nous ne partageons pas cet avis.
Les 2 stratégies, de référencement naturel (SEO) et les nouvelles approches liées aux moteurs génératifs (GEO), sont intrinsèquement complémentaires. C’est leur articulation qui est la clé de la réussite pour toute marque souhaitant gagner en visibilité.
Schématiquement, le SEO, que l'on connaît bien, a pour objectif de positionner un site web en haut des résultats de recherche traditionnels comme Google. Le GEO, lui, vise à optimiser la présence de votre marque dans les réponses des intelligences artificielles conversationnelles comme ChatGPT. Ces deux leviers poursuivent le même objectif final : faire gagner de la visibilité à votre marque et la rendre plus présente aux yeux de ses publics cibles, qu'ils passent par une recherche classique ou par une conversation avec une IA. Ignorer l'un au profit de l'autre serait une erreur stratégique. La vraie force réside dans la synergie de ces deux approches, qui se nourrissent mutuellement pour créer un écosystème de visibilité plus robuste.
L’époque où la seule préoccupation était d'atteindre la première place dans les pages de résultats de recherche (SERP) est révolue. Aujourd'hui, les experts SEO le savent : cette course au positionnement est un combat vain si elle n'est pas soutenue par des objectifs plus profonds. L'enjeu est désormais de capter l'attention de l'utilisateur, de l'engager et de le convertir. La visibilité est une étape, mais le taux de clic (CTR), l'engagement et la conversion sont devenus les véritables indicateurs de performance.
Pour y parvenir, le contenu renverse l’échiquier pour se positionner au centre de la stratégie de l’expert SEO. Loin de l'idée reçue qu'un long contenu est forcément un bon contenu, l'heure est au “contenu profond”. Un article de blog n'a plus besoin de faire 3 000 mots pour être pertinent. Il doit avant tout répondre de manière exhaustive et précise à une intention de recherche. Il s'agit de privilégier la qualité sur la quantité, en créant des ressources qui apportent une réelle valeur ajoutée à l'utilisateur. On ne produit pas du contenu pour Google, on le produit pour les humains qui l'utilisent.
L'approche éditoriale change donc radicalement. La simple recherche de mots-clés bruts et leur insertion mécanique dans le texte est clairement une méthode obsolète qui laisse place à une méthode d’optimisation orientée utilisateur. L'expert SEO/GEO ne se contente plus d'outils de recherche de mots-clés. Il se plonge dans les forums, les réseaux sociaux et les sections de commentaires pour identifier les questions réellement posées par l'audience. C'est en comprenant les préoccupations des utilisateurs qu'il est possible de créer des contenus qui y répondent de manière authentique et pertinente. Par exemple, au lieu de cibler le mot-clé "créer un site web", on cherchera à répondre à des questions comme "quel est le coût pour créer un site web pour une petite entreprise ?" ou "comment choisir un CMS pour un blog ?".
On ne rédige plus pour justifier d’une proposition de valeur ou pour juste “ranker” dans la SERP sur un mot clé en particulier, on rédige en pensant bénéfice client !
C'est cette approche conversationnelle qui est au cœur des nouvelles stratégies éditoriales adaptées GEO. On ne rédige plus pour se positionner sur un mot clé, on rédige pour répondre à une intention de recherche initiée parfois via une conversation.
Partant de ce constat, on peut se demander pourquoi SEO et GEO sont-ils complémentaires ? Il faut déjà intégrer que certains signaux à travailler sont les mêmes et participent à la fois au positionnement et à la conversion.
Un contenu orienté bénéfice client convertira évidemment plus qu’un contenu bien positionné, certes, mais sur un mot clé ne répondant pas à une véritable intention de recherche prospect.
En ce qui concerne les signaux à travailler, les données structurées et la logique E-E-A-T (Expérience, Expertise, Autorité, Fiabilité) restent des piliers fondamentaux :
Les données structurées permettent aux moteurs de recherche de mieux comprendre le contexte de votre contenu ;
L'E-E-A-T crédibilise votre entité. Pour les moteurs traditionnels, et plus encore pour les moteurs génératifs qui synthétisent l'information, ces signaux de confiance sont essentiels. Un contenu est d'autant plus susceptible d'être cité et repris par une IA s'il est jugé fiable et pertinent.
De plus, l'adoption d'une forme interrogative dans certaines syntaxes utilisées sur le site est une tactique de plus en plus pertinente. Elle reflète le mode de recherche conversationnel des utilisateurs et peut augmenter le taux de clic. Enfin, l'intégration de contenus générés par les utilisateurs (UGC), tels que des avis clients, des discussions communautaires ou des contributions, devient un levier de visibilité supplémentaire. Ces éléments renforcent l'authenticité de la marque et nourrissent les algorithmes avec des informations concrètes et variées, dépassant le cadre strict du contenu produit par la marque elle-même.
Le poids de la marque et sa perception par les utilisateurs deviennent l'enjeu principal. Le concept n'est pas nouveau, mais son importance a été décuplée avec le déploiement des moteurs génératifs. Ces derniers ne se contentent plus de lister des pages web : elles synthétisent des informations, comparent des entités et émettent des jugements basés sur la crédibilité et l'autorité perçue. Plus une marque est citée, reconnue et considérée comme une référence, plus elle sera reprise, intégrée et mise en avant dans les réponses génératives.
Cette reconnaissance de marque se renforce grâce à un ensemble de signaux multiples. Les mentions dans les médias, les avis clients sur des plateformes tierces, les publications sur les réseaux sociaux et les contenus multicanaux contribuent à forger l'autorité d'une entité. Le SEO et GEO se rapprochent ainsi d'autres disciplines marketing, notamment les relations presse et le marketing d'influence, pour bâtir une réputation globale.
Dans ce contexte, la visibilité ne se limite plus au site web du client. Les nouveaux usages ont fragmenté l'attention des utilisateurs. Des plateformes comme TikTok, YouTube ou Instagram sont devenues de véritables moteurs de recherche, en particulier pour les jeunes générations. Ils y recherchent des tutoriels, des avis sur des produits et des recommandations. Les IA puisent également dans ces sources. Le contenu vidéo, les images et les posts sur les réseaux sociaux ne sont plus de simples supports de communication : ils sont des “actifs GEO” à part entière.
Le site web, autrefois la seule vitrine d'une marque, devient un point d'ancrage dans un écosystème de visibilité plus large. Une stratégie SEO/GEO, telle que nous la concevons chez Yumens, doit s'étendre bien au-delà des optimisations on-site. Elle doit orchestrer la présence de la marque sur l'ensemble des canaux où son public se trouve. La diversité des contenus (articles de blog, vidéos, podcasts, infographies) et leur diffusion sur les plateformes adéquates sont essentielles pour alimenter les IA en informations pertinentes et pour construire une marque forte et reconnaissable. Une vidéo YouTube qui fait le buzz contribue autant à la reconnaissance de la marque qu'un article de blog bien classé sur Google. Ce n'est plus une question de l'un ou l'autre, mais bien de comment les deux travaillent ensemble pour créer un effet de synergie.
Les anciennes stratégies de netlinking étaient souvent réduites à une course aux backlinks, c'est-à-dire l'acquisition de liens depuis d'autres sites web. L'objectif était de collecter un maximum de "votes" pour renforcer l'autorité de domaine et le classement dans les résultats Google notamment. Cette approche, bien que toujours pertinente, est désormais complétée par une logique plus large : l'acquisition de mentions de marque.
Avec l'approche GEO, le travail hors site (off-site SEO) évolue pour intégrer la notion de mention, même sans lien. Les moteurs de recherche et les IA sont de plus en plus sophistiqués. Ils ne se basent pas uniquement sur le lien physique, mais aussi sur le contexte dans lequel une marque est citée. Un simple texte qui mentionne une marque de manière positive et crédible a de la valeur (même s’il ne génère pas un clic immédiatement vers un site). Il est donc essentiel de travailler sur la reconnaissance de la marque dans des contextes pertinents.
Il ne s'agit plus seulement de demander à des éditeurs de contenus de placer un lien vers votre site, mais de les inciter à citer votre marque, à l'intégrer dans des comparatifs ou à l'associer à des thématiques précises. L'objectif est clair : multiplier les signaux de présence sur des médias eux-mêmes avec une forte autorité. Par exemple, faire en sorte qu'une marque de cosmétiques soit mentionnée dans un article de blog de référence sur les soins de la peau, ou qu'un logiciel de gestion de projet soit cité comme une référence sur un forum de développeurs. Cela nourrit les IA, renforce la crédibilité et aide à construire une réputation en ligne robuste, au-delà du simple clic.
Ancienne Demande |
Nouvelle Incitation |
Exemple de Résultat attendu |
"Mettez un lien vers ma page produit." |
"Citez notre marque comme référence pour X." |
Un blog beauté mentionne votre marque de cosmétiques dans un article sur les "Top 5 des routines de soins de la peau". ⇾ Forte autorité thématique |
"Écrivez un article avec un lien." |
"Intégrez notre logiciel dans votre comparatif." |
Votre logiciel de gestion est cité comme une référence incontournable sur un forum de développeurs. ⇾ Forte crédibilité communautaire |
Comme le dit si bien Google, "Good SEO is good GEO". Le SEO n'est pas en voie de disparition, il est simplement en pleine mutation. Il devient un pilier essentiel pour servir les nouveaux enjeux des IA. Nos chefs de projets SEO/GEO doivent consolider les fondamentaux techniques, travailler la notoriété de marque de manière holistique, orienter leur contenu vers le conversationnel et diversifier leurs canaux de visibilité. La clé de la réussite ne réside pas dans l'opposition de ces deux mondes, mais dans leur complémentarité. C'est en anticipant ces changements et en s'adaptant continuellement que les marques pourront rester visibles et pertinentes dans ce nouvel environnement.