Le web n’a pas été pensé pour tout le monde. Ou plutôt : il a été pensé pour une majorité silencieuse, celle qui clique sans effort, lit sans zoomer, navigue sans aide. Pourtant, derrière les écrans, 18 % des Français vivent une expérience bien différente, souvent plus lente, plus difficile, parfois impossible.
Alors, une question naturelle s’invite : peut-on considérer un site comme efficace s’il n’est pas utilisable par tous ?
L’accessibilité numérique, trop souvent perçue sous un angle technique, concerne avant tout l’équité, la conception et l’attention portée à chacun. C’est la volonté d’offrir à tous, sans exception, la possibilité de lire, comprendre et d'interagir sans obstacles, sans détours, sans renoncements.
Réapprendre à penser le web
Avant de parler normes, outils ou méthodes, “être accessible” commence par un principe simple : se demander si tout le monde peut réellement utiliser ce que l’on crée.
L’accessibilité numérique désigne cette capacité d’un site web ou d'une application à être consulté par tous, sur tous les supports, quelles que soient les limitations visibles ou invisibles des utilisateurs. Elle garantit que chacun puisse accéder à l’information, interagir avec les contenus et naviguer facilement. C’est une approche qui replace l’humain au cœur de la conception numérique, une valeur que nous partageons pleinement chez Yumens.
L’accessibilité : un choix responsable et porteur de sens
Rendre un site accessible, c’est avant tout une manière concrète de montrer ses valeurs et d’offrir une expérience web plus inclusive pour chacun. Les bénéfices sont tangibles et touchent différents aspects de l’entreprise :
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Positionnement : traduire ses engagements en actions visibles et compréhensibles.
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Attractivité RH : selon LinkedIn Talent Insight 2023, les organisations engagées voient leur attractivité augmenter de 15 % auprès des talents.
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Communication : proposer un discours authentique sur ses actions RSE, en cohérence avec les valeurs de l’entreprise.
Ces avantages prennent tout leur sens lorsqu’ils sont portés par l’ensemble des équipes, de la conception à la publication.
Une démarche collective de conception
L’accessibilité n’est pas seulement l’affaire des développeurs. Elle engage designers, rédacteurs, responsables de contenus et décideurs. Chaque choix graphique, chaque formulaire ou navigation doit être pensé pour tous. C’est un travail collectif qui transforme le web en un espace ouvert, où l’information circule sans obstacles invisibles.
Si l’engagement des équipes donne du sens à l’accessibilité, le cadre légal en renforce l’urgence.
Certains ne lisent pas bien vos pages
Certains ne perçoivent pas la couleur de vos éléments
Quand la loi rappelle l’urgence d’agir
Ces motivations mettent en lumière l’importance d’agir : le cadre légal renforce l’urgence de rendre les sites accessibles dès aujourd’hui.
Depuis le 28 juin 2025, les normes RGAA sont obligatoires pour tous les nouveaux sites web. Les sites existants ont jusqu’au 30 juin 2030 pour se mettre en conformité.
En cas de non-conformité, les organisations s’exposent à plusieurs types de risques :
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Risques liés à la discrimination : jusqu’à 300 000 € en cas de plainte.
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Sanctions financières : une amende de 25 000 € en cas de manquement aux obligations déclaratives, renouvelable tous les 6 mois.
Anticiper la mise en conformité RGAA permet de limiter ces risques et de prendre une longueur d’avance.
Pendant que certains attendent 2030, ceux qui agissent dès aujourd’hui gagnent des années sur l’expérience utilisateur et la visibilité en ligne.
Un web accessible, c’est un web qui performe
L’accessibilité ne se limite pas à la conformité : elle transforme l'expérience de chaque utilisateur et améliore la performance des sites.
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SEO : +12 % de trafic organique en moyenne, un taux de rebond réduit de 30 % et +18 % de citations sur les moteurs de recherche.
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Conversion : + 20 % de taux de conversion sur les sites conformes RGAA et jusqu’à -25 % d’abandons de panier.
Au-delà des chiffres, l’accessibilité rend le web plus clair, plus simple et plus agréable pour tous. Des textes lisibles, des boutons et formulaires intuitifs, des couleurs bien choisies : ces ajustements profitent à chacun.
4 bonnes pratiques pour un web inclusif
Un web accessible ne tient pas à un détail, mais à une série d’attentions, construites pas à pas par des gestes simples mais essentiels. Quatre piliers structurent cette démarche :
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VOIR : adapter les contrastes, couleurs et tailles d'éléments pour que le contenu soit lisible.
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NAVIGUER : permettre une navigation fluide via clavier, commandes vocales ou autres outils d’assistance.
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ENTENDRE : fournir des sous-titres, transcriptions et alternatives aux contenus audio pour les personnes malentendantes.
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COMPRENDRE : simplifier la structure, clarifier les textes et rendre l’information intuitive pour faciliter l’usage du site.
Ces principes ne profitent pas seulement à certains internautes. Ils rendent le web meilleur pour tous : plus fluide, plus cohérent, plus confortable.
Agir dès maintenant pour un web ouvert à tous
L’accessibilité numérique n’est pas seulement une norme ou une obligation : c’est une responsabilité collective et un engagement éthique. Chaque amélioration contribue à un web plus juste, plus inclusif et plus performant.
En adoptant cette démarche dès aujourd’hui, les entreprises ne se contentent pas de respecter la loi : elles contribuent à créer une expérience numérique fluide et ouverte à tous.
Par Alycia GHANDOUR
