
Le compte à rebours est lancé : à partir du 28 juin 2025, les entreprises françaises devront rendre leur site conforme aux normes d’accessibilité numérique. Si l’accessibilité a toujours été une recommandation forte en matière d’expérience utilisateur, jusqu’ici seuls les organismes publics et certaines grandes entreprises y étaient légalement tenus.
Cette fois, le cadre change. En France, la conformité s’appuie sur un référentiel précis : le RGAA, ou Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité.
Il fixe les règles techniques et ergonomiques à suivre pour qu’un site soit réellement utilisable par tous, y compris les personnes en situation de handicap.
Chez Yumens, on vous aide à y voir clair : de quoi parle-t-on exactement, quels impacts sur votre site, et comment avancer concrètement vers la conformité.
Accessibilité web : de quoi parle-t-on ?
L’accessibilité web désigne la capacité d’un site à être consulté et utilisé par tous les internautes, quels que soient leurs handicaps, leurs équipements ou leurs capacités.
C’est un enjeu d’inclusion, mais aussi d’expérience utilisateur universelle.
Loin d’être une contrainte isolée, cette démarche vise à ouvrir l’économie numérique à tous. C’est d’ailleurs l’esprit de la directive européenne à l’origine de cette obligation : permettre aux 87 millions d’Européens en situation de handicap d’accéder aux services en ligne.
Et concrètement, que disent les chiffres ? D’après le guide de l’accessibilité numérique ContentSquare :
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1 personne sur 25 est aveugle ou malvoyante
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1 homme sur 12 est daltonien
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1 personne sur 10 est dyslexique
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1 personne sur 11 a plus de 65 ans, et ce sera 1 sur 6 d’ici 2050
À cela s’ajoutent les handicaps auditifs, cognitifs ou moteurs, qui influencent directement l'expérience utilisateur.
Rendre un site accessible, c’est donc penser à toutes celles et ceux qu’on exclut sans le vouloir, mais aussi aux nombreux internautes pour qui l’expérience peut être fluidifiée, même sans handicap déclaré.
Une part non négligeable du trafic
L’accessibilité ne relève pas seulement de l’éthique ou de la conformité, c’est aussi un puissant levier de performance digitale.
Selon ContentSquare, un site non accessible peut perdre jusqu’à 30 % de son audience. C’est autant d’opportunités manquées, de clients potentiels laissés de côté, et de conversions qui n’auront jamais lieu.
Améliorer l’accessibilité, c’est donc élargir son audience et réduire les frictions dans les parcours utilisateurs. Et ce bénéfice ne se limite pas aux publics en situation de handicap : tous les internautes profitent d’un site plus lisible, plus structuré, plus navigable.
Autre avantage stratégique : les sites accessibles sont mieux référencés par Google. En respectant les critères du RGAA, vous améliorez votre acquisition de trafic organique.
En clair, en rendant votre site plus accessible, vous faites un pas vers plus d’inclusivité et vers plus de performance.
Que dit la loi ?
L’obligation d’accessibilité web repose sur une directive européenne : l’Acte Européen sur l’Accessibilité (ou European Accessibility Act).
Son objectif est de garantir que tous les citoyens, quels que soient leurs handicaps, puissent accéder aux services numériques essentiels.
En France, cette directive a été transposée par l’ordonnance n° 2023-859 du 6 septembre 2023, qui élargit l’obligation d’accessibilité à une grande partie du secteur privé.
Concrètement, voici ce qu’il faut retenir :
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Tout site web mis en ligne à partir du 28 juin 2025 devra être conforme aux normes d’accessibilité.
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Seules les micro-entreprises (moins de 10 salariés et moins de 2 millions d’euros de CA) sont exemptées.
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Pour les sites existants mis en ligne avant cette date, un délai de mise en conformité est accordé jusqu’au 28 juin 2030.
Le référentiel à suivre pour être en conformité est le RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité). Il détaille les bonnes pratiques à appliquer pour concevoir un site accessible, aussi bien sur le plan technique qu’ergonomique.
Mise en conformité : par où commencer ?
Le RGAA s’appuie sur 106 critères répartis en 13 thématiques, allant des images aux formulaires, en passant par les contrastes, les médias ou la structuration du contenu.
La liste peut impressionner, mais une grande partie des critères sont simples à mettre en place ou déjà actifs sur votre site.
Chez Yumens, on recommande de démarrer par les optimisations avec le meilleur ratio impact / facilité de mise en œuvre :
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Les images porteuses d’information ont-elles une alternative textuelle (balise alt) ?
À l’inverse, les images purement décoratives sont-elles ignorées par les lecteurs d’écran ?
→ Permet de cocher plusieurs critères de la catégorie 1 “Images”.
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Une information ne doit pas être donnée uniquement par la couleur : un texte ou un pictogramme doit aider à la compréhension. Est-ce le cas ?
Les textes et éléments d’interface ont-ils un contraste suffisamment bon ?
→ Permet de valider la catégorie 3 “Couleurs”.
Pour travailler ce sujet, vous pouvez vous appuyer sur notre article : Focus sur le contraste dans les interfaces web.
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Chaque média sonore ou vidéo a-t-il, si nécessaire, une transcription textuelle ou une audiodescription ?
→ Critère 4.1 -
Chaque lien est-il explicite, et a-t-il un intitulé ?
→ Permet de valider la catégorie 6 “Liens”. -
Les scripts sont-ils adaptés aux technologies d’assistance ?
→ Critère 7.1 -
Chaque page web a-t-elle une langue par défaut indiquée dans son code ? Si la page est multilingue, est-ce spécifié dans le code ?
→ Permet de cocher plusieurs critères de la catégorie 8 “Éléments obligatoires”. -
L’information est-elle structurée à l’aide des éléments HTML appropriés ? (header, footer, titres hiérarchisés, listes à puces, citations…)
→ Permet de valider la catégorie 9 “Structuration de l’information”. -
Les champs des formulaires sont-ils tous associés à un label ?
→ Critère 11.1 -
Pour faciliter la navigation, mettez-vous à disposition au moins deux moyens de navigation (menu, recherche, plan de site…)
→ Critère 12.1 -
Les documents téléchargeables à disposition sont-ils accessibles ou ont-ils une alternative accessible ?
→ Critère 13.3
Pour vous guider pas à pas, plusieurs outils existent.
Vous pouvez vous aider de Ara, l’outil d’audit proposé par l’État, ou le Guide de l’accessibilité numérique de ContentSquare, très utile pour poser les bases.
Chez Yumens, nos experts sont qualifiés pour rendre vos sites accessibles
L’accessibilité ne doit plus être une contrainte ajoutée en bout de chaîne, elle doit être pensée dès le début de la conception ou de la refonte d’un site web.
Chez Yumens, nos UX/UI Designers sont formés aux standards du RGAA et conçoivent des interfaces pensées pour tous les utilisateurs, sans compromis sur l’esthétique ou l’efficacité.
Cette approche garantit des sites accessibles, mais aussi plus performants, mieux structurés et mieux référencés.